L’hiver dans la nature
Les jours sont courts, le froid s’installe. La terre après avoir beaucoup donné est au repos. La nature se fait silencieuse.
La sève est redescendue dans les racines, les arbres sont nus. La végétation est « en dormance », elle attend que les jours rallongent et que les températures remontent pour s’éveiller. Certains animaux se mettent en hibernation, d’autres s’abritent, la nourriture se fait rare.
L’apport d’énergie solaire est à son minimum.
L’eau joue avec ses formes: givre, gel, neige…
C’est le temps du repos, de l’intériorisation. Nous rentrons dans nos maisons, sortons moins, nous couchons plus tôt… si nous sommes à l’écoute de notre corps!
L’hiver est comme une petite mort qui peut apporter son lot de mélancolie, de tristesse, de vulnérabilité. C’est un temps d’immobilité, de silence, de solitude parfois.
Au moment des nuits les plus longues c’est la Noël, célébration d’une naissance qui vient nous signifier que le renouveau est possible. Nous nous ouvrons à la lumière et la faisons entrer dans nos demeures. Nous recherchons la convivialité, la chaleur humaine.
Le froid nous fragilise aussi et c’est alors le temps des infections respiratoires et des nez qui coulent…
Au fil de l’hiver l’humidité augmente, l’eau se fait de plus en plus présente dans les sols. La terre devient lourde, collante, froide. Les qualités lourde, collante et froide sont celles du dosha Kapha. L’hiver est sous le signe du froid et de l’eau et donc de l’aggravation de Kapha, dosha composé de terre et d’eau. Par conséquence le froid, la lourdeur, l’immobilité s’installent en nous et dans nos vies.
Si vous êtes de constitution Kapha (vous avez naturellement beaucoup de stabilité, vous êtes plutôt lent et votre corps est dense, solide), ou si vous êtes en déséquilibre Kapha (vous avez tendance aux congestions, à la circulation lente, à l’inertie) alors soyez vigilent pour ne pas laisser le froid et l’humidité vous immobiliser totalement et les infections ORL vous terrasser.
Si vous êtes de constitution Pitta, vous avez beaucoup de feu en vous et vous allez donc apprécier le froid. Et l’hiver vous oblige à ralentir ce qui vous équilibre. Vous appréciez plutôt l’hiver… tant que le froid, la pluie ou la neige ne vous empêchent pas de vous défouler régulièrement!
Si vous êtes Vata vous avez souvent les extrémités du corps froides, le froid hivernal n’est pas une panacée pour vous. Cependant vous apprécierez la lenteur, l’intériorisation qui viennent contre-balancer l’agitation automnale et votre propension à vous disperser. C’est le moment de vous dorloter.
Dans tous les cas les maitres mots sont réchauffer, bouger et ouvrir, apporter de la lumière.
Comment accompagner ce ralentissement?
Il est important d’accepter de ralentir:
- Moins sortir
- Se coucher tôt
- Se reposer
- Prendre du temps chez soi
- Se tenir au chaud bien sûr!
Alimentation
On cherche à soutenir Agni, notre feu digestif:
- Mangez chaud et cuit
- Prenez un bon petit déjeuner (type porridge), sauf si vous n’avez pas faim au réveil
- Le dejeuner est votre repas le plus copieux
- Dinez tôt, 18h30 est l’idéal, (mais cela est souvent difficile à concilier avec notre rythme de travail), et dîner de manière légère: une soupe est parfaite
- Vous pouvez diminuer les saveurs douces, acide et salé qui aggravent Kapha
- Augmentez les saveurs piquantes, amères et astringentes (les plantes germées, les feuilles de roquette parsemées sur vos plats sont parfaites pour cela)
- Privilégiez les épices réchauffantes et stimulantes: cannelle, piment de cayenne, poivre noir, gingembre (sec pour Kapha, frais pour Vata et Pitta)
Dans vos activités
- Continuez de bouger, surtout si vous êtes Kapha.
- Rechercher la lumière, exposez-vous au soleil dès qu’il pointe le bout de son nez, allumez des bougies…
- Profitez de ce temps d’intériorisation pour vous mettre en contemplation, méditez, changez votre point de vue. L’hiver est favorable à la guérison physique et émotionelle.
- Goutez à la saveur de chaque instant, lâchez-prise, soyez à l’écoute de ce qui importe vraiment.
- Accordez vous de la douceur: massez-vous à l’huile de sésame qui est chauffante, tout le corps ou juste la plante des pieds au coucher.
La pratique du yoga en hiver
On cherche à maintenir le feu intérieur, à ouvrir l’espace du coeur pour chasser la morosité et la déprime, cultiver la lumière. Kapha en déséquilibre aurait bien envie de ne plus pratiquer, on se pousse en douceur… La pratique sera donc fluide et douce pour respecter les besoins de lenteur et de repos. Plus le printemps approche plus on pourra amener d’intensité.
Les pratiques recommandées :
- Salutation au soleil fluide et lente
- Pratique d’extension de la cage thoracique comme le cobra
- Postures inversées qui vont irriguer la tête et favoriser le retour veineux (chandelle par exemple)
- Sortir de la routine dans laquelle peut nous enfermer l’hiver, oser le changement
Tratak, kriya qui amène la lumière
Prenez une assise confortable. Placez une flamme de bougie à hauteur de vos yeux, et à une longueur de bras de votre visage.
- Prenez le temps de vous intérioriser yeux clos
- Fixez le coeur incandescent de la flamme durant 1 minute sans cligner des yeux (ils peuvent pleurer), laissez passer les pensées sans les commenter.
- Fermez les yeux, observez l’image rémanente en cherchant à la maintenir au centre de Chidakash (l’écran frontal derrière vos yeux clos). S’il n’y en a pas ou plus observez son absence puis
- renouvelez 3 à 4 fois.
- Frottez vos paumes de mains l’une contre l’autre jusqu’à ce qu’elles soient chaudes et posez les délicatement sur vos yeux, sentez la chaleur diffuser, ouvrez doucement les yeux.
Cette pratique est apaisante, parfaite le soir.
EN HIVER
Le sol trempé se gerce aux froidures premières,
La neige blanche essaime au loin ses duvets blancs,
Et met, au bord des toits et des chaumes branlants,
Des coussinets de laine irisés de lumières.Passent dans les champs nus les plaintes coutumières,
A travers le désert des silences dolents,
Où de grands corbeaux lourds abattent leurs vols lents
Et s’en viennent de faim rôder près des chaumières.Mais depuis que le ciel de gris s’était couvert,
Dans la ferme riait une gaieté d’hiver,
On s’assemblait en rond autour du foyer rouge,Et l’amour s’éveillait, le soir, de gars à gouge,
Au bouillonnement gras et siffleur, du brassin
Qui grouillait, comme un ventre, en son chaudron d’airain.
Emile Verhaeren
A propos de l’auteur
Agathe
Elle s‘est formée d’abord en Inde où elle a vécu 2 années et a découvert la philosophie du yoga, cela a modifié profondément sa vision de l’existence.
De retour en France, elle se forme à un yoga traditionnel dans la lignée Satyananda. Elle s’y est formée au Hatha-Yoga, Kundalini Yoga et Raja Yoga.
Elle a suivi également un enseignement au Yoga du Son auprès de l’Institut des Arts et de la Voix.
Elle poursuit son cheminement avec l‘Ayurveda, science de la Vie, une approche de tous les aspects de l’existence pour vivre en pleine forme, en harmonie avec l’environnement et ses aspirations profondes.
Elle se consacre pleinement au yoga et à son enseignement depuis 6 années.
Son enseignement est doux, accessible à tous, il met l’accent sur l’intériorisation.
Agathe 06 52 58 97 51
agathe@larbre-yoga.fr